Présentation

Paroisse

D’inspiration luthérienne, la paroisse Saint-Pierre est ouverte à tous. Située face au parc des Buttes Chaumont, elle accueille tous ceux qui cherchent à rencontrer Dieu et souhaitent trouver une communauté fraternelle, humaine et chaleureuse. Elle propose des activités où chacun, enfant, jeune, adulte ou retraité, peut trouver ce qui l’intéresse. Elle participe à la formation des enfants et des jeunes en leur offrant l’école biblique et le catéchisme. Elle est desservie par le pasteur Emmanuel Argaud, entouré par le conseil presbytéral qui lui apporte son concours sur le plan spirituel comme sur le plan matériel. La paroisse est rattachée à l’Église protestante unie de France, à l’Inspection luthérienne de Paris.

Façade et intérieur de l'Eglise

Historique de la paroisse Saint-Pierre

(d’après une étude de Bertrand Dupré)

 

Le luthéranisme en France

Dès le début de la Réforme, les thèses de Martin Luther (1483-1546) se propagent en France, comme en témoigne le cénacle des luthériens de Meaux, constitué en 1521.

A la même époque, la ville de Strasbourg, une partie de l’Alsace et le pays de Montbéliard furent aussi gagnés aux idées du réformateur.

A Paris, le luthéranisme s’implanta et put se maintenir grâce aux chapelles d’ambassades (notamment celle de Suède dès 1626 puis celle du Danemark).

Par les « Articles organiques », Napoléon garantit en 1806 la liberté de choix religieuse et l’Église Luthérienne devient une Église d’État reconnue (les pasteurs auront le statut de fonctionnaire) et elle obtient l’ancienne église abbatiale « les Billettes » dans le quartier du Marais et qui possède le plus ancien cloître de Paris.

Sous Louis-Philippe, dont la belle-fille et donc reine potentielle était une princesse allemande luthérienne, on assistera en 1843 à l’inauguration de l’Église de la Rédemption, rue Chauchat, qui fut le siège de l’Église Luthérienne de France. (Anecdote : le baron Haussmann était paroissien de la Rédemption et on lui doit le crucifix sur l’autel).

Les paroisses se développèrent à Paris, en banlieue et même à Lyon (1863) et à Nice (1866).

L’inspection de Paris (région) dispose aujourd’hui de vingt-et-une paroisses soit vingt-deux lieux de culte avec Lyon et Nice.

 

Martin Luther, portrait de Lucas Cranach

 

Cent cinquante ans de présence luthérienne dans le 19e arrondissement

Pour des raisons politiques et économiques, des milliers d’Allemands arrivèrent en France. En 1848, on en compte dans la capitale plus de 60 000. La pauvreté est grande et le pasteur Louis Meyer crée la Mission évangélique parmi les Allemands cofinancée par l’Allemagne.

En 1858, un jeune pasteur allemand, Friedrich Von Bodelschwingh – futur fondateur des célèbres asiles de Bethel, à Bielefeld – qui devait devenir l’une des principales figures du protestantisme allemand à la fin du XIXe siècle, s’établit dans le quartier du 19e où se trouvait une colline verdoyante. Elle lui apparut comme la terre de Canaan. La mission allemande lui accorda l’autorisation de louer et il loua d’abord l’endroit à l’une des briqueteries puis après avoir réuni difficilement, les fonds, il put en faire l’acquisition. Il y construisit en premier lieu un petit chalet suisse, facilement démontable et l’inaugura par un culte le 13 décembre 1858.

Le chalet lui servit à la fois de lieu de culte et d’école puis rapidement trois autres chalets furent construits et le 18 août 1861, il procéda à la pose de la première pierre de ce qui allait devenir l’église dite de la Colline aujourd’hui au numéro 93 de la rue Crimée. D’autres bâtiments modestes vinrent s’y adjoindre de sorte que s’organisa un important centre allemand à la fois religieux et culturel. Avec paroisse et école du dimanche, jardin d’enfants et internat de garçons, cette mission avait la charge spirituelle des ouvriers immigrés allemands qui travaillaient notamment dans les nombreuses briqueteries du quartier.

En 1866, la création du parc des Buttes Chaumont fut un grand bienfait pour le quartier. Les carrières disparurent, des rues nouvelles furent percées, des maisons saines furent construites. Mais un grand danger menaça la paroisse. Les plans primitifs, s’ils avaient été exécutés, auraient coupés en deux la colline et l’église. Les autorités ecclésiastiques adressèrent pétitions sur pétitions au préfet de Paris qui n’était autre que le baron Haussmann et même à l’Empereur. Elles eurent gain de cause et la rue Manin fit une courbe. La paroisse continua à se développer harmonieusement entre 1861 et 1870, nous avons relevé 2 264 actes pastoraux dont un tiers concernant des familles françaises.

Malheureusement la tempête allait se déchaîner, l’exercice du culte fut interrompu en août 1870 et les bâtiments occupés par la garde nationale et par une ambulance (poste de secours avancé). La population masculine allemande fut expulsée, les écoles allemandes furent fermées et le culte allemand supprimé.

A la fin de l’été 1871, le pasteur Auguste Weber put rétablir le culte dans les deux langues alors que les écoles françaises pouvaient de nouveau accueillir des élèves.

C’est à partir de cette époque que survinrent les revendications des pasteurs allemands et de douloureux débats en furent la conséquence. Les Allemands revendiquaient l’église de la Colline comme étant leur propriété arguant que la plupart des sommes recueillies pour la construction du bâtiment venaient de l’Allemagne ; ce qui était exact, mais le propriétaire légal était bien la Mission.

Le consistoire décida alors de louer temporairement en juillet 1876 un local au 18, rue du Maroc, à la fois pour célébrer le culte le dimanche mais également pour accueillir les écoles de garçons et de filles. On compta rapidement deux cent cinquante enfants. En 1879, le propriétaire de l’immeuble décida de récupérer son bien et la ville de Paris supprima l’allocation qu’elle donnait au Consistoire pour ses écoles ; les écoles furent donc supprimées et seule demeura la salle d’asile qui fut transférée rue Riquet. Le culte en langue française fut rétabli en 1879 à l’église de la Colline. La situation étant pénible entre les deux communautés, et le local de la rue Riquet trop exigu, le pasteur Jules Goguel loua en octobre 1886 rue du Faubourg Saint-Martin une vaste boutique pour y donner ses instructions religieuses et y tenir toutes les réunions autres que l’office dominical.

Arriva ensuite la première guerre mondiale et la communauté de langue française se sépara de la communauté allemande ; elle se transporta définitivement dans les locaux de la rue du faubourg Saint-Martin au n° 268, tandis que, dès le début des hostilités, les biens allemands de la mission luthérienne allemande étaient placés sous séquestres ainsi que tous les autres biens allemands.

En 1924, le ministère français de la Justice ordonna la vente de la propriété aux enchères, à titre de réparations. Cette propriété était tombée, après le départ de la mission luthérienne allemande, dans un état d’abandon total. La vente eut lieu le 18 juin 1924, jour de la fête de Saint-Serge de Radonège pour l’Église orthodoxe ; le métropolite Euloge se porta acquéreur de l’église de la Colline et des bâtiments voisins ; c’est là que fut ouvert le 30 avril 1926 l’Institut Saint-Serge, Académie de théologie orthodoxe célèbre dans le monde entier.

La chapelle de l’institut a été consacrée au culte orthodoxe par le métropolite Euloge le 1er mars 1925 et placée sous le vocable Saint-Serge.

Les activités de la paroisse luthérienne française de la Villette eurent donc pour cadre les locaux de la rue du faubourg Saint-Martin jusqu’à l’inauguration des bâtiments actuels rue Manin. La communauté dut se contenter, pendant de longues années, de locaux désuets. Situés au fond d’une cour, exigus, sans air ni lumière ; aucun écriteau ne le signalait à l’attention des passants, on ne pouvait y célébrer aucun service funèbre ni aucune cérémonie de quelque importance. En 1920, le jeune pasteur Étienne Meyer succéda au pasteur Henri Roser et débuta un fructueux ministère.

 

Dernière étape : la construction de l’édifice rue Manin

Dessin d’architecte pour l’église de la Villette

 

Depuis bientôt quatre-vingt-dix ans, s’élève dans le 19e arrondissement de Paris, en bordure du parc des Buttes Chaumont, au numéro 55 de la rue Manin, une petite église à façade de briques rouges qui est le sanctuaire de la paroisse luthérienne de la Villette, qui sera rebaptisée Saint-Pierre en 1982 .

C’est en 1919 qu’un luthérien américain, assistant à l’assemblée générale de la paroisse de la Villette, ému de sa détresse, a fait don de la part des luthériens d’Amérique d’une somme de 100 000 F. C’était une première pierre pour un édifice futur car 30 000 F ont ensuite été récoltés parmi quelques amis de la paroisse et un nouveau don américain de 50 000 F s’est ajouté au premier.

Un terrain a alors été acquis dans une situation excellente, proche de la mairie du 19e arrondissement. D’un coté, il donnait rue Manin, en face du parc des Buttes Chaumont et de l’autre rue Édouard Pailleron, en contrebas de près de 2 mètres.

Des plans ont été soigneusement étudiés et remaniés par deux architectes connus, MM. Naville et Chauquet.

Ces plans comportaient, outre la salle de culte surélevée de quelques marches coté rue Manin, une salle en sous-sol au niveau de la rue Pailleron, donnant sur un jardin. Cette salle était destinée aux instructions religieuses et aux réunions « populaires ».

Le Consistoire donna son accord pour la construction de cette église mais il restait une très grosse somme d’argent à trouver.

Le prix du terrain était de 100 000 F. Pour la construction et les honoraires d’architecte, il fallait compter 250 000 F, mais il était possible d’ajourner la construction du clocher, ce qui fut le cas par la suite.

Une souscription ayant été ouverte, une cinquantaine de personnes s’engagèrent à verser une somme annuelle pendant dix ans de 10 à 1000 F, nous en avons retrouvé la liste. Un des architectes y était noté.

La première pierre de ce lieu de culte, le dernier dans Paris Intramuros, fut posée le 26 juin 1921 en présence du comte Paul de Pourtalès (président de la commission exécutive de l’Église Évangélique Luthérienne de France), du pasteur Henri Bach, inspecteur ecclésiastique (ce qui équivaut au titre d’évêque) et du pasteur Auguste Weber, président du Consistoire de Paris et futur inspecteur ecclésiastique.

La nouvelle église fut inaugurée le dimanche 23 mars 1924 sous la présidence de l’inspecteur ecclésiastique Louis Appia, y fut officiellement installé.

Les premières années, c’est un vieil harmonium qui entraîna les chants des fidèles en attendant la construction d’un orgue.

Ce dernier fut inauguré sept ans après celle de la paroisse, en 1931. C’est la Manufacture des grandes orgues Georges Gutschenritter qui fut chargé des travaux.

Le pasteur Étienne Meyer quitta en 1965 la paroisse après quarante-cinq ans de ministère ininterrompu et après avoir été élu inspecteur ecclésiastique, et ce durant vingt-et-un ans.

Différents pasteurs se sont ensuite succédés pour conduire la communauté : Jacques Gradt, René Blanc, également inspecteur ecclésiastique, et Claude Rémy Muess, grand amateur d’orgue et qui a œuvré pour la construction d’un campanile dans la cour pour accueillir Marthe et Marie, les deux cloches de Saint-Pierre.

C’est ensuite le pasteur Marie France Robert, inspecteur ecclésiastique également (première femme inspecteur en France) qui guidera notre communauté de 1992 à juin 2011.

Entre juillet 2012 et juin 2014, le pasteur proposant Arnaud Lépine-Lassagne a été chargé de conduire spirituellement la communauté de Saint-Pierre. L’année 2014-2015 a été pour la paroisse une année sans pasteur.

Le pasteur Stéphane Hervé a desservi la paroisse à mi-temps pendant l’année 2015-2016, et il a été pasteur titulaire à plein temps de juillet 2016 à juin 2021. L’année 2021-2022 a été pour la paroisse une année sans pasteur.

Depuis juillet 2022, la paroisse est desservie par le pasteur Emmanuel Argaud.

Partenaires protestants

Béthanie
185, rue des Pyrénées, 75020 Paris – Tél. 07 86 09 47 68

 

Inspection luthérienne de Paris
60, rue Rodier, 75009 Paris

 

Église protestante unie de France
47, rue de Clichy, 75311 Paris Cedex 09
Tél. 01 48 74 90 92

 

Fédération protestante de France
47, rue de Clichy, 75311 Paris Cedex 09
Tél. 01 44 53 47 00

 

DEFAP – Service protestant de mission
102, boulevard Arago, 75014 Paris
Tél. 01 42 34 55 55

 

Institut protestant de théologie
Faculté libre de théologie de Paris
83, boulevard Arago – 75014 Paris

 

Conseil œcuménique des Églises

150, Route de Ferney, 1218 Le Grand-Saconnex
Case postale 2100, CH-1211 Genève 2 (Suisse)
Tél. +41 11 791 61 11

 

Fédération luthérienne mondiale

150, Route de Ferney,
Case postale 2100, CH-1211 Genève 2 (Suisse)
Tél. +41 22 791 61 11

 

Emmauskirche, Munich
Langobardenstr. 16 – 81545 München (Allemagne)

 

Orgue de l'église Saint-Pierre

 

L’orgue a été construit en 1929-1930 par le facteur d’orgues Gutschenritter. Il a été inauguré le 18 janvier 1931 par Frank Lesure et Henriette Rogé.

A l’époque, sa constitution était la suivante :

Clavier de grand-orgue expressif, 54 notes

Principal 8, Bourdon 8, Flûte harmonique 8, Prestant 4

Clavier de récit expressif, 54 notes

Gambe 8, Voix céleste 8, Flûte douce 4, Nasard 2 2/3

En 1963, l’orgue a fait l’objet d’un relevage par Erwin Müller. La flûte harmonique du clavier de grand-orgue fut remplacée par un plein-jeu de deux rangs.

En 1978, des travaux importants furent entrepris par Hadrien Macet : la boîte expressive du clavier de grand orgue fut supprimée, tandis que le clavier de récit fut entièrement recomposé, pour obtenir la constitution actuelle. L’inauguration du nouvel orgue eu lieu le 22 octobre 1978 par Marie-Louise Girod.

Constitution actuelle :

Clavier de grand-orgue 54 notes

Montre 8, Bourdon 8, Prestant 4, Plein-jeu II

Clavier de récit expressif, 54 notes

Flûte à cheminée 8, Flûte 4, Principal 2, Sesquialtera II

Clavier de pédale 30 notes

Soubasse 16